A l'occasion du 14ème Prix Château Miller La Cerda à l'ouverture des courses de trot de Biarritz et du 9ème anniversaire de "La Lettre du Pays Basque - Baskulture", Alexandre de La Cerda a rappelé devant un auditoire choisi quelques épisodes de cette alliance de l'art du vin et de la passion du cheval :
J’avais évoqué les années précédentes l'origine des courses de trot attelé qui remonte à la Grèce antique puis à Rome – les cinéphiles se rappelleront la célèbre scène de la course de chars dans le film Ben-Hur où les quatre chevaux blancs conduits par le héros s'opposaient en une lutte sans merci aux quatre chevaux noirs de Messala -, ainsi que l’extraordinaire réputation des cavaliers vascons – n’oublions pas que les Vascons sont les ancêtres communs des Basques et des Gascons - ces cavaliers vascons dont la tactique était d’attaquer leurs ennemis en lançant leurs javelots sur eux, puis de simuler une retraite avant de se retourner face à ces ennemis en relançant à nouveau sur eux des javelots.
Nos ancêtres étaient même tellement emblématiques que lorsque Charlemagne fonda le royaume d’Aquitaine pour son troisième fils Louis le Pieux en 781, celui-ci, à l’âge de huit ans, s’était habillé en guerrier vascon avec les compagnons du même âge qui l’accompagnèrent à cette occasion, comme le relataient les mémorialistes de cette époque : « [le roi Louis] était habillé selon la coutume des Vascons avec quelques jeunes compagnons de son âge, c’est-à-dire vêtu d’un manteau rond, d’une chemise aux manches larges, d’un pantalon flottant, des éperons attachés aux bottes et tenant un javelot à la main.
Et pour ceux qui voudraient retrouver quelques échos de ces anciennes coutumes de nos ancêtres vascons, même si elles ne se pratiquent plus à cheval, je leur recommande d’assister aux fêtes d’Ahusquy en Soule, qui ont toujours lieu le premier dimanche après le 15 août et où les bergers pratiquent encore des « olympiades » où les javelots ont été remplacés par les lancers de palanka, sorte de barres à mine datant du XVIème siècle, l’époque où de nombreux Basques travaillaient à l'édification du palais de l'Escorial pour Philippe II d’Espagne.
Quant aux chevaux, il suffit de rappeler que tout près d’Ahusquy, le spéléologue de Mauléon, Pierre Boucher, avait découvert en 1950, peints sur les parois de la grotte d’Etcheberrikokarbia, des chevaux rouges sur tâche d’ocre, gambadant en compagnie d’un bouquetin à moitié effacé, d’une jument pleine et de bisons.
Pour en revenir à nos courses de trot locales, c’est sous Napoléon III que naîtra le trot attelé : alors que les premières courses officielles au trot monté créées en 1836 à l'initiative d'un officier des Haras Nationaux avaient engendré une « Société Générale des Courses de Normandie » qui avait promu le trot dans toute la France, il fallut attendre 1861 pour voir apparaître le trot attelé.
Fondée trois ans plus tard, la Société d'Encouragement du Cheval Français (SECF) va régir l'ensemble des courses au trot en France…
Et puisque nous évoquions le Second Empire qui fut si profitable pour Biarritz et toute notre région, je voudrais rappeler cet écho amusant de la circulation à cheval à cette époque où voyager n’était pas de tout repos, en particulier atteindre la côte depuis la route principale (actuelle N 10) qui reliait Bayonne à la frontière d’Espagne n’était pas chose aisée.
Depuis Anglet Saint-Jean, la voie continuait tout droit vers La Négresse en ignorant résolument la direction de Biarritz dont on ne pouvait atteindre le bourg qu’en empruntant un chemin sablonneux creusé de fondrières. Le transport le plus adapté en la circonstance était alors le cacolet qui avait déjà porté Hortense de Beauharnais lors de sa promenade à Biarritz en 1807, et que ne dédaignera pas sa belle-fille Eugénie un demi-siècle plus tard.
La princesse de Metternich a laissé une amusante description de cette double selle en usage au Pays Basque lorsqu’elle accompagnait son amie l’Impératrice Eugénie dans ses excursions : « des deux côtés de l'animal était installé un fauteuil, de sorte que chaque mulet portait deux personnes. La difficulté était de trouver quelqu'un ayant le même poids, à peu près, que soi. On imagine ce qu'étaient les cris et les appels d'une aussi nombreuse compagnie, car il fallait trouver son sosie. Les maigres se cherchaient avec ardeur, les grasses se précipitaient les unes sur les autres » et dans certains cas, on devait égaliser la charge en plaçant un gros caillou du côté de l'excursionniste au poids déficient ! Il arrivait aussi qu'un hasard facétieux rassemblât côte à côte sur le même cacolet des gens brouillés qui ne voulaient pas se voir...
Finalement, la transformation du « chemin » d'Anglet Saint-Jean à Biarritz en route carrossable stimulée par Napoléon III remplaça progressivement ces premiers « véhicules de transport public » par des voitures à chevaux.
Et l’affluence que produisit l'arrivée du chemin de fer à Bayonne en 1854 incita Jean Baptiste Darrigrand, issu d’une lignée de Maîtres de Poste et de corsaires, à créer deux lignes d'omnibus à chevaux depuis la rue Thiers à Bayonne vers la place Clemenceau à Biarritz ainsi que vers la Chambre d'Amour via la mairie d'Anglet et les Cinq-Cantons. Il existait également un service de diligence vers l’intérieur, que Marianne Hirigoyen empruntait tous les jeudis à Cambo, avec de grand paniers bien remplis, afin de vendre sur la place du Pilori, derrière la cathédrale de Bayonne, ses réputés « Biskotcha » ou gâteaux basques. Mais ajourd’hui, c’est mon ami Pierre Oteiza depuis les Aldudes qui nous réjouit de ses exquises délicatesses...
Pour en revenir à nos courses de trot, c'est à Pâques 1936 qu’elles débuteront véritablement avec le premier Grand Prix de Biarritz pour trotteurs sur route en deux étapes de 25 km, traversant également Arcangues et Bayonne pour arriver sur le boulevard de la Grande-Plage.
Devant le succès de la manifestation, le maire de Biarritz Ferdinand Hirigoyen en sollicita le renouvellement et l’année suivante, le Grand Prix de la Ville de Biarritz devint une épreuve officielle inscrite dans le cycle des grandes compétitions classiques de trotteurs sur route : il s’agissait alors d’effectuer cinq fois un parcours tracé autour de l'avenue Edouard VII et de la place Clemenceau.
Au lendemain de la guerre, sous l’impulsion du nouveau et entreprenant maire Guy Petit qui « ressuscitait » la villégiature biarrote, le Syndicat d'Initiative organisa en juillet 1949 la première course d'après-guerre, avec neuf partants. Dans la foulée fut créée la Société des Courses de Biarritz sous la présidence du Marquis d'Arcangues, qui continua d'organiser les courses à travers la ville, faute d'hippodrome.
Un accident – en 1951, un cheval emballé avait traversé la foule place Clemenceau en remontant le parcours à contre sens et en blessant des spectatrices dont une succomba – entraîna l’arrêt des courses en ville pour les transférer sur le terrain de la Cité des Fleurs, utilisé jusque-là pour le polo, où l’on inaugura le nouvel hippodrome.
Les premières courses y eurent lieu en juillet 1954 sur une piste en herbe de 900 mètres et trois ans plus tard, la Ville de Biarritz créa une piste en demi dur, avec des virages relevés grâce aux matériaux provenant des travaux de la place Clemenceau, le périmètre de la piste s'apparentant désormais aux pistes spéciales italiennes.
En 1964, l'hippodrome fut doté d'un éclairage pour l'organisation de réunions nocturnes et en 2004, à l’occasion de son cinquantenaire, l'épreuve du Grand Prix de la Ville de Biarritz obtint le statut de course PMU national pour laquelle les paris sont possibles dans toute la France.
Quelques mots à présent sur notre vin :
Son encépagement 100% Merlot procure aux vins une robe violine et des arômes de fruits noirs bien présents - une attaque sur le fruit avec une belle fraîcheur qui tapisse la bouche. Des tannins fermes avec de la finesse. Des vins gras dès leur première année.
Notre château Miller La Cerda est situé à Saint-Martial, entre Sauternes et Saint-Emilion, près de la belle bastide de Sauveterre-de-Guyenne, de Malagar, la demeure de François Mauriac, et à quelques pas du château où Toulouse-Lautrec vécut ses dernières années, la propriété Malromé qui, curieusement, avait appartenu sous le nom de « Taste » à la famille de Pierre de Rostéguy de Lancre, le célèbre pourfendeur des sorcières basques !
Notre vignoble est idéalement disposé sur un terroir argilo-graveleux très propice au cépage Merlot qui procure aux vins une robe violine et des arômes de fruits noirs bien présents - une attaque sur le fruit avec une belle fraîcheur qui tapisse la bouche. Des tannins fermes avec de la finesse. Des vins gras dès leur première année. Un « vin de plaisir » vinifié selon les méthodes les plus traditionnelles, sans aucun ajout.
Nous avons entièrement rénové notre chai avec de nouvelles cuves de vinification dont l’une enterrée, il a été promu « Maison de qualité » par le Club Prosper Montagné lors de sa visite du chai en juillet 2018.
Une reconnaissance internationale
- Le Château Miller La Cerda a été retenu parmi les meilleurs bordeaux supérieurs et primé au Decanter World Wine Awards parmi plus de 15.000 vins provenant de 46 pays et jugés par 224 dégustateurs.
- à plusieurs reprises, le prestigieux concours viticole International Wine & Spirit Competition de Londres l’a récompensé parmi 19.000 concurrents de 90 pays d'une médaille de bronze obtenue en « bonne » compagnie avec quelques Saint-Émilion Grands Crus et la Réserve Mouton Cadet du Baron Philippe de Rothschild... .
- Exporté dans de nombreux pays (Suisse, Scandinavie, Allemagne, Espagne, Italie, Russie), il est servi dans des manifestations de prestige : le bal des débutantes à l'hôtel Grosvenor House de Park Lane à Londres sous la présidence de la princesse de Kent (cousine de feue la Reine). C’est également le vin attitré de divers événements importants (entre autres, chapitres des « Mousquetaires d’Armagnac », congrès national des « Clefs d’Or » à l’Hôtel du Palais, et unanimement apprécié par les sommeliers et le chef de l’Hôtel Ritz à Paris lors du dîner de gala du « Goncourt de la gastronomie » - du Club Prosper Montagné.
Vous l’apprécierez avec le savoureux buffet apprêté par Pierre-Oteiza, le réputé producteur & traiteur des Aldudes que nous présentent les jeunes Colomban, Jean-Paul et Roch, les tant appréciés "petits cœurs" de la fête, que nous sommes particulièrement heureux de retrouver cette année !