0
L'Histoire de la Semaine
Dancharinea, d'hier à aujourd'hui
Dancharinea, d'hier à aujourd'hui

| François-Xavier Esponde 599 mots

Dancharinea, d'hier à aujourd'hui

Les amis de l'autre côté se souviennent et rappellent l'importance du Lundi de Pentecôte des Navarrais des deux rives, comme temps de retrouvailles en temps de guerre passé.

Le seul jour d'ouverture autorisé par les autorités franco-espagnoles, pour permettre aux familles exilées du sud vers le nord, de Navarre vers la France après la fin de la seconde guerre mondiale, était à Pentecôte sachant que pendant la guerre, il n'existait aucune alternative possible pour le passage.

Accéder à Lapurdi était interdit pendant ces longues années par la voie fermée, restait l'autre interdite et contraignante.

L'ermitage d'Axulai comptait pour les croyants des deux côtés, pour des raisons religieuses et profanes, s'agissant de la tolérance d'une rencontre sans condition que le rendez vous à la montagne d'Ainhoa ce jour de l'histoire de la région.

Le pèlerinage réunissait les marcheurs, les mulets et les charges de provisions d'un commerce religieux et convivial . Ce lieu dit de pèlerinage existant avant le tracé de la frontière par le Traité de Bayonne de 1856, les chroniqueurs du passé rapportent que les bergers proposaient la présure ou lait avant sa confection fromagère ou le fromage blanc, comme consommation aux pèlerins, des taloak, et des commerces agréables en une taverne du bas de la côte désormais détruite,mais dont le nom serait encore dans les mémoires, Dolareko Borda !

Des villages environnants, Sare, Saint-Pée, Ainhoa, Espelette, Souraide, on venait retrouver les familles dont beaucoup habitaient à Urdax ou Zugarramurdi pour les unes, ou côté Lapurdi pour les autres.

La fête se déplaça un jour après à Danxarinea pour le jour saint du quartier-dit du lieu, mais rattaché à Ainhoa, ayant cependant des statuts particuliers pour des habitations sises en Espagne, et déclarées en France ou à l'inverse en France mais d'un statut légal particulier. En pays frontalier on ne commande pas les circonstances !

Au-delà du début du XXème siècle, on se transportait encore à la frontière mais la fête locale avait son origine à Axulai, au-dessus d'Ainhoa. La fête profane se fit à la frontière.

Le prix comparé des produits faisant la différence, on prit l'habitude de franchir la frontière pour commercer et échanger des marchandises.

La fête de Danxarinea se comparait à toute fête basque traditionnelle, pelote, danses, repas champêtre, de mouton et d'agneau mais en sus cette exception du jour de calendrier permis par les autorités franco-espagnoles de faciliter les rencontres entre les deux versants du cours d'eau frontalier.

Pendant l'après du régime franquiste, on fit donc exception avant et après la Seconde guerre mondiale, pour autoriser ainsi la fête de Notre Dame de l'aubépine, si chère aux gens de cette région. Les familles françaises comptant nombre de navarrais par nos terres, et les français en délicatesse en France choisissant pendant la seconde guerre mondiale l'Espagne pour s'épargner le STO en Allemagne, ou parfois quelques désagréments de police sur le sol national.

Orson Wells reprit ce récit par des scènes filmées des deux côtés de la frontière dans un film produit en 1955, et montrant le pèlerinage in situ, avec les chevaux, et cavaliers, les marcheurs et les femmes voilées, au milieu d'images sur Urdax et la dite chapelle toujours préservée du lieu.

Ah ! si ces lieux pouvaient raconter la vie de l'ermite à l'ermitage, l'incendie qui obligea à la reconstruction, l'exil des prêtres réfractaires à la Révolution française, mais aussi les religieux expulsés vers l'Espagne lors des réquisitions des couvents en France, on découvrirait la particularité de ce village frontalier, où l'histoire est passée par là et les souvenirs sont demeurés. Ceux que l'on connaît, et ceux que l'on préfère oublier !

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription